Le Dodo : retour sur un oiseau, symbole regretté de l'île Maurice

Lors de votre voyage à Maurice, vous aurez l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises, dans de nombreux marchés locaux, en peluche, porte-clé ou timbre la représentation d’un oiseau appelé le “DODO”. Mais alors pourquoi cet oiseau est si important à Maurice ? Disparu il y a maintenant plusieurs siècles, ce grand maladroit incapable de voler et persécuté par l’homme, est ressuscité pour être désormais représenté partout dans la culture mauricienne.

Voici l’histoire de ce drôle d’oiseau, devenu un symbole de l’île Maurice. 
 

 

Vous le connaissez probablement grâce au personnage du même nom dans “Les Aventures d’Alice au pays des merveilles”. Le Dodo a été choisi par Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, pour se caricaturer lui-même. Une croyance populaire dit que l’auteur avait choisi cet animal si particulier du fait de son propre bégaiement qui le faisait se présenter en tant que “Do-do-Dodgson”. 

À l’origine, cet oiseau provient d’un pays tout aussi merveilleux : l’île Maurice. Les premières descriptions de cet oiseau nous viennent des Néerlandais en 1598, qui l’avaient initialement appelé “walgvogel”, littéralement oiseau répugnant, faisant allusion à son goût. Le dronte de Maurice, sera finalement connu sous le nom de “dodo”, mais l’étymologie de cette appellation reste assez incertaine. Il pourrait provenir du néerlandais comme du portugais, ceux-ci ayant découvert Maurice avant les Néerlandais, mais sans mentionner l’existence du dodo dans leurs écrits.  

Espèce endémique, il appartenait à la même famille que les pigeons, à la différence desquels celui-ci mesurait un mètre pour une masse moyenne de 10,2 kilogrammes. Il pouvait vivre au moins 30 ans dans les plaines et les forêts de l’île. Son plumage était bleu gris avec des ailes atrophiées jaune et blanc avec en guise de queue, un panache de cinq plumes de même couleur. Il avait deux pattes jaunes avec chacune quatre doigts ornés de longs ongles noirs. Sa tête était noire, avec et au bout de son bec long et crochu : une tache bleue et une rouge sur la mandibule inférieure.

 

Sauf que, voilà, on le décrivait comme étant un animal lent, ne fuyant pas l’être humain, gros et presque cubique. Cette caractéristique-là lui sera fatale ! 

En effet, le dodo a longtemps évolué séparément des prédateurs importants, ce qui l’a rendu au fil du temps incapable de voler de même qu’il n’avait aucune crainte de l’homme. Le dodo restait une proie facile pour les hommes et les animaux nouveaux venus : chiens, rats, porcs, chats et macaques crabiers. Il faut dire que ces oiseaux aimaient les nids construits en pyramide à même le sol, à base de feuilles de palmier, dans lesquels les femelles pondaient à tour de rôle leur unique œuf. Malheureusement, il n’en fallait pas plus pour que ces œufs soient piétinés ou mangés par les autres animaux.

Et après tant de persécutions, c’est en 1681 que le dernier dodo s’éteint.