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L'histoire agitée du rhum à Maurice

Rédigé le : 19 Juillet 2019
Par : Lola Fleury

Spécialité historique de la région, le rhum de Maurice a une histoire presque aussi longue que celle de l’île. Aujourd’hui véritable institution, vous pouvez d’ailleurs visiter une distillerie si vous parcourez la route du thé

Découvrez tous les secrets de l’histoire de la production de rhum à Maurice, véritable emblème culturel.

Les étapes de fabrication du rhum

Les étapes de fabrication du rhum

Selon le rhum voulu (traditionnel ou agricole) et sa couleur, les méthodes de production diffèrent, mais les grandes étapes sont toujours les mêmes : fermentation, distillation, assemblage et vieillissement.

Dans un premier temps, les cannes sont hachées et on ôte leurs fibres avant de les broyer. Le broyage se fait en plusieurs fois, et à chaque fois, les cannes sont aspergées d’eau pour extraire le jus plus facilement. Le jus de canne, aussi appelé vesou, est filtré puis amené jusqu’aux cuves qui servent à la fermentation.

Lors de la fermentation, le sucre se transforme en alcool en raison de la présence de levures et devient une sorte de vin de canne, très peu chargé en alcool. C’est ce mélange qui sera ensuite distillé : de la vapeur est introduite en bas de la colonne, le vin au milieu et voit sa quantité d’alcool diminuer au fur et à mesure de la descente. Le liquide montant avec la chaleur est, lui, le plus chargé en alcool : c’est le rhum.

A la sortie de la colonne, le rhum est considéré comme du rhum blanc agricole. Selon le temps d’affinage, sa nature change ensuite : le rhum ambré agricole reste 18 mois en fûts, le rhum vieux agricole plus de 3 ans ! 

L’introduction de la canne à sucre par les hollandais

Les hollandais arrivent sur l’île en 1639 et y introduisent la canne à sucre quasiment immédiatement, en la faisant venir depuis l’île de Java.

Le développement de la production de canne à sucre est lent car la population sur place ne s’y intéresse que tardivement et certains champs sont entièrement ravagés de maladies durant la seconde moitié du XVIIe siècle.

En 1710, les hollandais abandonnent l’île et la production de canne à sucre et détruisent toutes les installations ayant servi à la production. Celle-ci est mise entre parenthèses pour quelques années.

L’arrivée des français et la reprise de la production

Les français arrivent 5 ans plus tard sur l’île, en 1715 et le nom de l’île est modifié en “l’isle de France”. Malheureusement, les français ne sont pas au courant des méthodes de production des hollandais donc la production met du temps à redémarrer.

Les premières sucreries apparaissent en effet autour de 1740 grâce à l’officier Mahé de la Bourdonnais.

Cependant, les distilleries produisent un très mauvais rhum, appelé “Guildive”, dérivé de l’anglais “kill devil”.

Le succès de l’exportation

En 1809, la France donne à Maurice l’exclusivité de la production de rhum face à son concurrent voisin, l’île de La Réunion. Ainsi, en 1830, on compte 135 distilleries sur l’île !
Cependant, l’île a déjà été reprise par les anglais (en 1814), au moment de la chute de Napoléon. 

Les producteurs de l’île obtiennent l’autorisation de vendre la production sur le marché anglais mais aussi d’exporter à Madagascar, aux Seychelles et en Afrique Occidentale. Ainsi, la production augmente. 

Le rhum victime de la politique

La population locale consomme aussi du rhum, sous la forme de grog appelé “topette”, mais sa popularité diminue au fur et à mesure en raison de la mauvaise qualité de l’alcool due à une distillation mal faite. En 1933, l’alcool mal distillé sera même interdit sur l’île, seule la production de rhum traditionnel restant autorisé (le rhum agricole devient interdit). 

Avec la fin des colonies, la production diminue car les importations diminuent et les produits sont très taxés. La production devient en grande partie clandestine.
En revanche, la production de sucre augmente, et atteint même 4/5e des terres cultivées en 1921.

La production de rhum reprend tout de même lors de la Seconde Guerre mondiale, puisque l’alcool est exporté pour les soldats de Grande-Bretagne sur le front. Elle connaît même un sursaut lorsque le rhum commence à être utilisé comme du carburant pendant une pénurie d’essence.

La production depuis l’indépendance

La production depuis l’indépendance

En 1968, Maurice devient indépendant et prend le nom qu’on lui connaît actuellement aujourd’hui. 

Les producteurs de rhum appliquent aux pays européens des tarifs préférentiels pour l’exportation de rhum, mais la production de rhum agricole est interdite. En effet, les autorités locales la considèrent comme du gâchis de jus de canne. Seul du rhum traditionnel est produit, avec de la mélasse.

Depuis, le rhum mauricien est largement monté en gamme, et quelques distilleries se partagent sa production sur l’île. 

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